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Amérique du Sud 2016- page 3

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Traversée en cargo RoRo vers Montevideo

Dimanche 17 janvier,

Après de multiples reports nous voici en route pour Anvers avec Martine et Richard qui vont voyager avec nous. Nous quittons la maison tous les quatre vers 10h30 sous la  neige qui tombe ce matin et roulons vers notre destination pour la nuit. Nous nous posons non loin du parc des expositions d'Anvers vers 16h00, sur un "parking" qui reçoit les camping cars, il fait très froid mais le soleil brille. Nous passons la soirée à parler de notre voyage devant un apéritif en attendant l'heure de diner et de rejoindre notre lit pour une bonne nuit.

Lundi 18 janvier,

Il a gelé fort cette nuit, -5° ce matin mais il fait beau et c'est le principal, nous embarquons demain matin aussi il va nous falloir passer la journée à attendre. Nous décidons après déjeuner d'aller à pied visiter une partie de la ville, marcher nous réchauffera car il fait vraiment froid après les hautes températures que nous avions depuis longtemps. Trois heures de marche vont nous faire passer par des endroits où l'architecture est vraiment particulière et dénote d'une certaine richesse d'un autre temps, peut-être que les marchands de diamants habitaient ces quartiers très huppés.
La fin de journée sera consacrée à préparer nos affaires pour le bateau et tout ranger dans Hugo, mettre tout ce qui est possible à l’abri des regards et des voleurs potentiels. Nous serons au lit vers 20h45, pas grand chose à faire par ce temps sinon de lire en étant au chaud, demain sera un autre jour et nous devons nous lever vers 6h00.


Mardi 19 janvier,

Le clairon sonne à 6h00, je monte le chauffage car il y à 12° dans la cellule et -6° dehors, très vite nous avons trop chaud et le petit déjeuner fait du bien. Nous sommes vite prêts, faisons les vidanges possibles car tout est gelé autrement, impossible de vider les réservoirs d'eau grise, ça c'est un problème mais nous n'y pouvons rien.
Nos amis sont prêts et vers 7h45 nous prenons la direction du port qui se situe à 28km de l'endroit où nous sommes. Nous y arrivons assez vite, faisons les formalités réduites au strict minimum à l'entrée et sommes acheminés au pied du Grande Atlantico. Il nous faut attendre avant d'entrer que les véhicules qui vont en Afrique soient complètement embarqués. Vers 10h00 nous sommes convoqués et devons entrer en marche AR pour aller nous poser dans la pente qui conduit aux étages supérieurs, la même chose qu'en 2010 sauf que là nous sommes en marche avant pour sortir. Il nous est expliqué que nous devrons sortir les véhicules à Dakar et qu'ils seront ensuite remontés à l'étage pour la fin du voyage. Il va donc nous falloir les surveiller sérieusement lors de l'étape à Dakar mais ça, nous en avons l'expérience.
Nous prenons possession de notre cabine qui est dans un état lamentable, seuls les lits sont fait mais le sol est maculé et le cabinet de toilette n'a certainement pas vu d'éponge depuis longtemps, c'est vraiment incroyable. Françoise se voit contrainte de tout nettoyer car nous ne pouvons pas vivre dans cette crasse. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises, il n'y a pas de chauffage dans le salon et la salle à manger et là aussi le ménage ne doit pas être fait très souvent, voire rarement. Nous allons nous cailler comme ce n'est pas possible même avec trois polaires sur le dos, chemise chaude, rien n'y fait, nous quittons vite cet endroit pour retourner dans la cabine où là, il fait bon. Nous quittons le port vers 17h30, la traversée commence, mis à part à l'embarquement où un "chief" s'est occupé de nous, nous ne verrons plus personne. Le repas du soir sera de la même veine, nous sommes dans une grotte où il caille un maximum, nous nous dépêchons de retourner dans la cabine et nous nous couchons très tôt, nous sommes fatigués par cette longue journée.

Anvers, parking du parc des expositions, balade en ville avant le départ

                    Arrivée au port, Haven 1333, notre bateau nous attend

Mercredi 20 janvier,

Visiblement nous avançons rapidement, ce matin nous sommes à hauteur du Havre et nous devrions être au nord de la pointe bretonne en soirée. Pour le moment il fait beau, le soleil nous réchauffe un peu et il commence à faire moins froid dans le salon. Nous ne sommes que huit passagers sur le bateau, un boxeur professionnel brésilien qui préfère ce style de voyage plutôt que l'avion, un autre monsieur de 80 ans qui ne fait que des voyages en bateau et un couple belge ( Nancy et Eric) vivant en Namibie où ils possèdent une société de vol en ballons dirigeables. Il y a aussi Martine et Richard que nous avons déjà présentés.
La journée va s'étirer doucement au rythme du bateau, - de 27km/h mais cela nous avons l'habitude depuis nos deux premiers voyages. La soirée va s'éterniser après le repas et nous allons parler de la Namibie, des beautés de ce pays que nous connaissons et qui nous attire toujours, nous serons dans notre cabine vers 21h30.
Le petit déjeuner est entre 7h00 et 8h00, le déjeuner est entre 12h00 et 13h00 et le dîner entre 18h00 et 19h00 mais comme c'est en self service, nous pouvons presque retrouver les mêmes horaires qu'à la maison.

Jeudi 21 janvier,

Il pleut très fort ce matin, nous sommes au sud de Brest et l'océan est agité, Françoise commence à ne pas se sentir  bien, elle se met un patch dans le cou pour la soulager. Avec Eric et Richard, nous descendons vérifier que tout va bien pour nos véhicules, pas de souci, ils n'ont pas été visités et maintenant nous devrons les surveiller à Dakar car il va falloir les sortir pour libérer la rampe. Fin de journée tranquille sur le pont et dans la cabine.

au large de Brest, temps typiquement breton !

Vendredi 22 janvier,

Petit déjeuner vers 7h15 et comme il est copieux, nous ne reviendrons à la cabine que vers 8h30. Nous avons rendez-vous sur le pont à 9h30 pour une démonstration des consignes de sécurité et comment se servir du matériel à notre disposition. Ces moments sont toujours bons pour une tranche de rigolade surtout quand il faut enfiler la combinaison et c'est Richard qui va nous montrer ses talents pour se faire. Ensuite nous avons rendez-vous à 10h30 pour aller visiter la salle des machines ce qui est toujours très intéressant pour voir ces monstres de moteurs qui nous propulsent. Après le déjeuner nous passerons l'après midi à éplucher les cartes d'Argentine et du Chili afin de donner quelques conseils à Martine et Richard et surtout de leur parler des sites incontournables sur leur route. Nous terminons la journée en changeant d'heure, une heure de moins, nous filons vers l'ouest et Dakar devrait être atteint dans quatre jours, c'est parfait.

personne dans la salle de navigation, les drapeaux sont bien rangés et le GPS pilote tout seul !

commandes des propulseurs

du vent, ah bon !

Du samedi 23 au mardi 26 janvier,

Nous filons à la vitesse de 28km/h sur Dakar que nous atteindrons mardi 26. Pour le moment nous passons entre Las Palmas et Ténériffe aux îles Canaries. Nous en profitons pour laisser un message sur le répondeur de nos jeunes car nous avons un signal en passant ces deux îles, mais cela ne dure pas longtemps.
Nos compagnons de voyage sont supers sympas et nous passons de longs moments ensemble surtout le soir après le dîner. L'équipage est aussi très agréable à commencer par le capitaine du bateau qui nous a offert du champagne de Crimée ce midi car c'est dimanche. Il est russe, les autres membres du staff sont bulgares et polonais et très agréables, nous échangeons tous en anglais, heureusement que nos deux années sur le nord Amérique nous ont fait progresser dans cette langue.
En cuisine nous avons des cuistots philippins et nous mangeons très bien, en quantité et en saveur, beaucoup de légumes verts, des salades et de la viande parfaitement cuite à tous les repas. Nous sommes surpris car nos deux premiers voyages n'étaient pas aussi bien. Nos cabines ont retrouvé une certaine propreté, nous nous sentons mieux mais ils n'ont pas eu le temps de faire un grand ménage avant notre embarquement. Ces cabines étant occupées par du personnel de maintenance moteur qui a débarqué à Anvers le jour où nous sommes montés.
Nous commençons à passer plus de temps sur le pont, le soleil devenant plus généreux en allant vers le sud. A partir de demain nous allons en avoir un bon aperçu car nous allons longer les côtes de Mauritanie. Nous n'avons pas encore vu de mammifères marins et c'est un petit manque. Peut être que la période n'est pas la meilleure pour les voir, nous scrutons tout de même les alentours du bateau, on ne sait jamais.
Ce soir nous serons à Dakar et ce matin c'est grand travail sur le bateau afin de tout sécuriser pour empêcher les potentiels clandestins de monter à bord. Nous passons une bonne partie de la journée dehors car il y fait chaud. Nous commençons à voir des poissons volants, nous voyons une grosse tortue et des poissons bleus qui ont la forme de requins. Nous sommes bien et en pleine forme physique et mentale car tout se passe super bien avec un océan tout plat.
Nous arrivons sur Dakar vers 18h00 et devons attendre que la place se libère au port et nous risquons de devoir débarquer nos véhicules en pleine nuit, aie aie aie. De fait nous sommes réveillés à 23h30 et devons descendre afin de dégager nos véhicules. Nous resterons dedans jusque 5h00 du matin à surveiller que personne ne vienne chiper quelque chose, pas très rassurant.

trois mats au large de Ténériffe

sterne

Mercredi 27 janvier,

A 5h00 du matin nous rentrons de nouveau sur le bateau mais nous sommes sur une place provisoire en attendant d'aller sur un pont qui sera sécurisé quand nous partirons mais nous devrons dégager nos véhicules à nouveau mais où? Nous ne savons pas, nous espérons simplement que cela ne sera pas à Freetown où règne une insécurité permanente.
En attendant nous assurons des gardes à tour de rôle car les "dakarien" comme les appelle Eric sont partout et ils vont profiter que nous allions au petit déjeuner pour essayer de nous voler. C'est en revenant que nous constatons qu'ils ont essayer de prendre mes essuie-glace et sur le camping-car d'Eric ils ont commencé à démonter les feux de position, visiblement nous avons du les déranger. Aussi nous ne quitterons plus nos véhicules de la journée. Nous avons du téléphone ici et pouvons joindre nos jeunes, les nouvelles ne sont pas trop mauvaises, tout va bien nous continuerons sereinement notre voyage.

Jeudi 28 janvier,

Eric passera la nuit dans son camping-car et se fera voir de nombreuses fois car les "dakariens" rodent. Nous quittons Dakar à 12h30 pour nous rendre sur Conakry en Guinée, nous y serons vendredi soir. Il fait très chaud sur le pont, nous recherchons l'ombre et pensons à ceux qui ont froid vers chez nous, quel changement en neuf jours. Soirée à faire le tri des photos et faire la MAJ du site mais je suis déçu par la qualité de nos photos, il y a une brume épaisse et nous nous demandons si ce n'est pas de la pollution qui enveloppe toute cette région. Les pêcheurs sont au large et nous devons les éviter, je ne sais pas comment font les pilotes du bateau pour les voir et les éviter, ils ont l'habitude visiblement.

apéritif du soir et repas variés et bons

nous voici à Dakar

déchargement !

le "deck 6" après déchargement, c'est mieux

Vendredi 29 janvier,

Journée de route vers Conakry, rien de spécial à faire si ce n'est que de tuer le temps jusqu'à notre arrivée. Nous arrivons vers 18h00 et nous pouvons nous rendre au port directement, une place nous attend. Le soleil se couche sur Conakry et l'ambiance au port semble moins glauque que sur Dakar, mais ce n'est qu'un point de vue depuis le haut du pont. Nous dînons rapidement car il va nous falloir descendre retrouver nos véhicules pour les garder toute la nuit, cela commence à nous "gonfler" mais nous n'avons pas d'alternative si nous voulons être tranquilles. Nous pouvons dormir ou tout du moins nous détendre dans nos véhicules avec une chaleur très élevée, impossible de trouver le sommeil.

Samedi 30 janvier,

Vers 3h30 la porte de soute s'ouvre et nous voyons une armée de guinéens arriver et qui touchent à tout en essayant même d'ouvrir nos portes mais nous veillons. Nous allons rester ainsi jusque 9h00 du matin en nous relayant pour le petit déjeuner, pas drôle la vie de voyageurs sur un cargo. Finalement la porte de soute sera fermée et nous pouvons retrouver le pont où il fait déjà très chaud mais l'air est plus respirable qu'en bas. Maintenant il va falloir tenir jusque ce soir car le manque de sommeil va nous habiter toute la journée. Le spectacle à l'extérieur vaut son pesant d'or et nous passons beaucoup de temps à voir faire les guinéens, pour deux qui travaillent, dix huit se reposent, c'est une bonne moyenne. Le clou de la journée est quand le moment de descendre les véhicules qui sont sur le pont est arrivé. Pour cela il faut fixer les poutres qui vont permettre cette manœuvre sur la grue mais il manque du matériel. Il va falloir deux heures pour trouver la solution et pendant ce temps là tout le monde attend, c'est cool. Ils vont mettre un temps fou pour tout descendre, nous ne partirons que durant la nuit, enfin le supposons nous.
Ce jour c'est aussi l'anniversaire d'Eric qui nous offre le champagne (Laurent Perrier) du Sauternes et du foie gras bien français. Nous allons déguster cela sur le pont à l'ombre car il fait une grosse chaleur au soleil, un moment très sympathique entre les huit passagers et Yvan le second du bateau. La nuit sera bonne, j'ai vraiment sommeil après ces péripéties.

un spectacle à ne pas manquer !

c'est l'anniversaire d'Eric, après avoir sablé le champagne cela sera gâteau au réfectoire

un coucher de soleil dans la brûme

Dimanche 31 janvier,

Nous sommes toujours à quai, les pannes et autres problèmes rencontrés par nos amis guinéens font que nous quittons le quai vers 8h30. Le lever de soleil dans la brume épaisse reste le seul spectacle du jour, il n'y a plus un chat au port, maintenant direction Freetown où cela va être encore une autre histoire à écrire. Nous entrons directement au port vers 14h00 en longeant les bidons villes qui sont au bord de l'eau, la pollution est à son comble. Comment le gouvernement de ce pays (Sierra Leone) peut-il laisser vivre ses ressortissants dans une telle misère? Ils vivent dans les ordures, parmi les cochons les chiens et les oiseaux nettoyeurs, terrible vision pour nous, que faire? Nous sommes secoués par ces images et comprenons que ces humains veulent aller vers un Eldorado comme en Europe d'où cette immigration massive. Le déchargement commence vers 16h00 et nous voici de nouveau au pied de nos véhicules. Nous allons nous relayer jusque 22h00, ici ils ne travaillent pas la nuit jusque 4h00 du matin.

Lundi 1er février,

Nous sommes sur pieds rapidement, avalons le petit déjeuner et nous descendons pour voir l'activité au "Deck6". Tout est calme et c'est rassurés que nous remontons, maintenant nous attendons de partir pour la traversée vers Vitoria au Brésil, 7 jours de mer. Il faut attendre que la marée remonte car ici les eaux sont basses et ce n'est que vers 12h00 que nous quittons Freetown, nous laissons derrière nous cette vision d'une ville vraiment triste et d'une pauvreté qui est à son paroxysme.

pêcheurs et transporteurs locaux

un océan de pollution, la vie parmi les cochons, les chiens, les oiseaux et les ordures !!

Du 2 au 7 février,

Traversée à 32km/h et nous avons 4200km à faire jusque Vitoria, première escale au Brésil. Les journées se passent tranquillement avec une grosse fête pour le passage de l’Équateur le 3 février. C'est l'occasion de se faire plaisir et de passer au bizutage pour l'ensemble des passagers et du personnel n'ayant pas encore passé cette ligne de partage entre le nord et le sud. Nous aurons quelques moments de fou rire et le tout se terminera dans la "piscine" tout habillé, heureusement qu'il fait chaud. Le soir (vers 18h00) un repas sera pris sur le pont et nos matelots auront fait griller un cochon de lait au BBQ ainsi que de très grosses gambas. D'autres viandes grillent également mais il y en a vraiment de trop. La soirée sera suivi d'un Karaoké et nous allons découvrir le talent de chanteur des philippins qui adorent ces soirées. La bière coule à flot ainsi que le vin pour les européens, nous filerons nous coucher vers 22h00.
Nous passons nos journées en visite du bateau, faire trempette dans la piscine qui est bien agréable avec les températures que nous avons, sieste et repos en tout genre, apéritif du soir sur le pont, repas, bref tout va bien et l'océan est toujours aussi calme.

pour nous c'est le troisième passage de l'Equateur sur un bateau, mais nous avons le droit au bizutage comme les autres

un grand moment de détente pour tout l'équipage, l'occasion de faire la fête et de bien manger

la fête se terminera assez tard

frégate

fou de Bassan

belle fin de journée

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